Voici la synthèse des messages qui se sont échangés sur le forum au retour des oraux de la session 2001, histoire que les futurs admissibles puissent se faire une idée.
Quelques commentaires: Les oraux se passaient pour la deuxième année consécutive à Tours, mais à la différence de l'année 2000, dans les salles du lycée Grandmont. On préparait dans le gymnase, et on passait les épreuves dans les salles de cours ou dans les chambres d'internat. La lettre tirée était le "M". La barre d'admissibilité: 7,83/20, soit 94 points.
Bof
bof...difficile de savoir. Je pense que c'est foutu pour l'allemand, l'un des membres du
jury parlait dans sa barbe avec un accent terrible et je ne le comprenais pas bien.
Pour l'ET, j'ai dû choisir entre Mauriac ou Baudelaire et j'ai pris le
1er. Je ne sais pas trop. L'entretien m'a parmis de revenir sur quelques points flous ou
laissés de côté mais je ne suis pas très optimiste.
Pour l'ED, j'ai eu un dossier hétérogène sur une séquence de 5ème
sur le roman de chevalerie. Là aussi, difficile mais j'ai eu plutôt une bonne
impression. Dans l'ensemble, les jurys étaient plutôt communiquants et sympas.
Je pense franchement que je ne suis plus dans la course, sauf si
tousles autres sont plus nuls que moi (je ne vous le souhaite pas).
L'ambiance parmi les candidats était plutôt bonne.
Pour la grammaire, il nous a été dit d'entrée de jeu à la réunion
préliminaire qu'elle serait formulée ainsi: faites les remarques nécessaires sur...
Moi, j'ai eu une phrase segmentée: "ce fut ce jour qu'elle comprit..."
En vie scolaire, le jury a voulu rester dans le cadre de mon dossier:
"quelle place aurait cette séquence dans une classe de ZEP", question qui m'a
beaucoup emballée car je l'ai trouvée pragmatique et on a terminé l'entretien (qui a
duré 30 min au lieu de 15!) sur "que veut dire ZEP?". En tout cas, mon dossier
était super. Une fille qui passait en même temps que moi a eu un dossier de près de 40
pages, une horreur!
Juste un conseil, mon jury m'a demandé pas mal de références
intertextuelles pour Mauriac (on est venu à Flaubert puis Maupassant); je pensais qu'il
ne fallait pas trop s'éloigner du texte, donc n'hésitez pas à "étaler" un
peu, comme on dit.
Armelle
Je suis partie en avance et revenue après les
autres car j'en ai profité pour faire du tourisme.
Bref, de mardi à samedi la semaine a été riche en émotions.
Dans l'ensemble les jurys sont sympas et ils font tout pour nous repêcher. Surtout
n'oubliez pas d'être naturel, courtois et prêt au dialogue. Montrez que vous n'avez pas
peur et surtout venez bien habillé !!! Le tailleur est recommandé car mine de rien on
nous toise de haut en bas à l'entrée dans la salle. Les profs font ça très
discrètement mais je n'ai pas les yeux dans ma poche et j'ai bien remarqué leur manège.
Ne jouez pas avec votre stylo (d'ailleurs rangez-le), essayez de sourire un peu, de dire
merci quand vous avez fini votre exposé, comme ça ils sauront que c'est bien fini.
Pour le reste, c'est de la chance... impossible de savoir si ça a bien marché. En ce qui
me concerne c'était à mon avis plutôt moyen parce que mes révisions étaient courtes
et ma prépa à l'ED catastrophique (1er oral de l'année le jour J, donc peu d'espoir).
Les questions de vie scolaire sont assez faciles, heureusement.
Les textes pour l'ET confrontent souvent un auteur très connu et rabaché(Corneille:
Polyeucte) et un autre moins courant ou plus actuel (Sartre: Les mots, que j'ai choisi).
En langue, pas de crainte à avoir : un commentaire bien ficellé de 10 minutes vaut mieux
qu'un truc lourd de 20 minutes. Pareil pour les autres épreuves : 20 minutes sur un ton
enthousiaste font aussi bon effet que 30 minutes monotones.
D'ailleurs si j'ai le CAPES cette année, je crois que je pourrai dire : "ce n'est
que de la gueule" ! Bref, allez-y avec vos tripes encore plus qu'avec votre tête.
A part ça, Tours n'est pas une ville magnifique, loin de là, mais il y a quelques beaux
endroits à visiter, comme la cathédrale, le jardin renaissance du Musée des Beaux-Arts
et la place Plumereau entourée de maisons médiévales et de restos/glaciers/brasseries
(je me suis tapé une super Haagen Dazs). Mais c'est très roulant : les rues sont certes
pavées mais les voitures y passent bien !
Pour ceux qui auraient pris l'hôtel à Tours, prévoyez large pour le bus: au moins 30/35
minutes jusqu'au lycée Grandmont depuis le quartier de la gare !
Pour ceux qui sont en cité U, il peut y avoir du bruit le soir. C'est très mal
insonorisé (vieux bâtiment) et pas forcément toujours très propre. Mais pour le prix
et le décor champêtre, c'est plutôt bien. Les gens sont tous sympas y compris au RU
situé à 2 minutes de là (pas si mauvais ce RU tout de même).
Pour aller au lycée, en semaine du moins, on peut traverser la cour d'un lycée
professionnel pour gagner 5 minutes; en gros, après le RU, on tourne à gauche et c'est
toujours tout droit. Comptez 15/20 minutes.
En ED je suis tombée sur un groupement
grammatical, un manuel de seconde pour l'étude de l'éloge et du blâme. Il y avait 4
textes différents ainsi que deux pages de grammaire. On m'a surtout repris sur les termes
"genre", "type de textes" et "registres"; bref, j'ai un peu
pataugé...je n'ai pas su retrouver le terme de "récit d'invention" au lieu de
"récit d'imagination". Le jury peut te demander ce genre de définitions. Il
est pointilleux sur la terminologie : emploie toujours des termes exacts, précis, et qui
sont dans les IO ou les docs d'accompagnement.
La question de vie scolaire était la suivante: "un élève devient violent en classe
et commence à faire voler sa chaise, que faites-vous ?"
En ET, j'ai eu droit à un extrait de phrase: "des cérémonies dont le sens
m'échappait" avec "dont" souligné. J'ai dit tout ce que je pouvais dire
sur les relatives et sur le pronom "dont"; on m'a bien montré que la
facultativité posait un problème de sens dans le texte de Sartre. Tu dois pouvoir dire
tout en grammaire de phrase mais ne pas oublier la grammaire de texte = à quoi ça sert
dans le texte, comment ça marche, est-ce que ça colle avec ce qu'on apprend dans les
livres de grammaire. J'ai eu 2 questions bonus : une sur l'appellation des relatives au
17ème siècle (j'ai dit "joker" !) et l'autre en fin d'entretien, en rapport
avec certains mots du texte (dolmens, menhirs): j'ai réussi à trouver le mot
"stèle" et le gars avait l'air bien content !
En anglais, j'ai eu un auteur à mon avis contemporain; le texte était intitulé
"Letter" et ça avait effectivement l'apparence d'une lettre, de 40 lignes
environ. J'ai dit en intro que c'était une lettre insérée peut-être dans un roman mais
que ce n'était qu'une supposition (le titre du bouquin c'était The Breakout). Le jury a,
je pense, été reconnaissant de cette prudence. Il ne faut jamais rien affirmer
catégoriquement et tu as le droit de ne pas être d'accord. A un moment, j'ai dit
"I'm not sure" et j'ai dit que le gars qui écrivait la lettre était peut-être
un menteur. Donc en général tu vas dans le sens du poil mais si tu as de meilleurs
arguments, n'hésite pas ! Ils sont très ouverts au dialogue. C'est ce qu'ils attendent
en retour de la part d'un candidat.
Bref, si je dois repasser l'année prochaine, j'irai le coeur léger, jury sympa ou non;
tout ça c'est de la mascarade. Est-ce que tu aimes les gens ? OUI ? Bon, eh bien il ne te
reste plus qu'à dormir du sommeil du juste afin d'être zen le jour J. Le pire c'est la
réunion et les 5 minutes avant d'entrer pour la prépa de l'ET. Ensuite, la peur
s'envole. C'est assez étrange à définir, mais c'était pour tout le monde pareil.
Delphine.
Maud.
Bref résumé: en anglais un texte de Julian Barnes
(A History of the world in 10 1/2 chapters): une description du radeau de la méduse de
Géricault... Hum hum...
ET: Phèdre de Racine ou l'incipit d'Enfance de Nathalie Sarraute, ce que j'ai choisi.
Très intéressant, mais je me suis emmêlée les pinceaux entre ma feuille 2 et ma
feuille 3 (qui s'étaient "malencontreusement" interverties... hum hum...). Donc
du coup, gros blanc, je m'excuse en demandant si je peux boire un peu d'eau, puis un
"reprenons" décidé et embrayage sur ma deuxième partie alors que je n'avais
pas fini la première, donc aller-retous dans le texte.
Zig zag donc, et au bout du compte une explicaion qui je le pense était bonne sur le
fond, mais vraiment à vomir sur la forme.
En ED: un dossier sur l'argumentation en 3ème, là je trouve que ça a été à peu
près, je pense m'en être sortie.
Bref, grosse crise de démoralisation après l'explication de textes. Ca va me mettre dans
la deuxième moitié de la liste, ça, je sens bien...
Par contre, des jurys très sympas (ça a contrasté avec l'année dernière)
J'ai aussi des anecdotes marrantes à vous raconter, comme un chèque de 67000f à l'ordre
de "Monsieur le jury" à l'intérieur du livre de Sarraute en guise de
marque-page, bref, rien que du drôle :))
Vie scolaire: quels sont les conseils auxquels un prof est
tenu d'assister.
Grammaire: Vous ferez toutes les remarques nécessaires sur: "Tiens, rien que d'y
penser..." Une des membres du jury m'a demandé pourquoi il y avait un y et pas un
"i".
Moi (Fabienne)
Je ne sais pas ce que ça va donner pour moi :
- mercredi matin convoc à 8h40 pour la langue: catastrophe en latin : echec de traduction
et commentaire ridicule mais ils m'ont posé des questions pour me rattraper et sont
restés très courtois, très souriant, bref très gentils. En fait en sortant, j'étais
quasiment plus désolée pour eux (de leur avoir imposé une aussi piètre prestation) que
pour moi. J'ai eu une élégie de Tibulle
- mercredi après-midi convocation à 13h10 pour l'ET : choix entre un poème de Nerval
première période, donc très gai, très léger (une odelette au vin)qui s'appelle
"gaité" et Voltaire, un extrait de l'Ingénu (désolée, j'ai oublié de noter
les ref du passage). La question de grammaire était "où verdit ton pampre". Je
parle très vite quand je suis énervée et je n'ai donc tenu que 20 min pour l'exposé.
Quand je suis rentrée dans la salle pour l'entretien, on a commencé par l'explication de
grammaire qui s'est plutôt bien passée, (j'ai présenté la proposition comme une
relative déterminative introduite par "où"pronom relatif adverbial dont j'ai
cité l'antécédent, j'ai parlé du verbe comme d'un verbe intransitif et
intrinséquement imperfectif et j'ai parlé de l'inversion du sujet et des conséquences
stylistiques pour le texte)cela me semblait assez rapide mais la prof qui s'en occupait
est très peu revenu dessus ( deux question : quelles sont les autres relatives :
explicative ; et autre pronom relatif adverbial : dont, lien avec où = dimension
locative)et m'a fait ensuite analyser le reste de la phrase qui, à part un groupe
adjectival épithète détaché (que j'ai d'abord présenté comme une apposition mais bon
... cela ne faisiat pas partie de ma phrase et elle m'a laissé corrigé mon erreur) ne
contenait rien de très difficile. Pour l'explication de texte, cela s'est résumé à
trois questions : 1) un mot sur lequel le prof qui avait donné le texte n'était pas
d'accord avec mon interprétation : j'ai reconnu que j'avais peut-être eu tort ; 2) 2
vers que je n'avais pas très bien compris et que donc j'avais analysé plutôt
succintement et évidemment, il s'en est rendu compte : j'ignorais ce qu'était un verre
à côte de couleur verte ...
3) question sur l'intertextualité du texte : ref assez évidente au niveau des thèmes à
Ronsard.
Trois remarques :
1) penserabsolument à lire les intro des oeuvres intégrales (cela m'a confimé la ref à
Ronsard)
2) chercher dans dico tous les mots qui même si vous en connaissez le sens vous laisse un
léger doute dans le texte ... cela permet d'avoir quelque chose de solide pour justifier
l'interprétation.
Comme usuel on a Robert 1 et 2 et le petit littré
3) là encore jury très souriant et très humain. Bref pas traumatisant du tout (ce qui
n'empêche pas qu'ils restent des examinateurs mais bon ...)
- jeudi matin eod à 9h40 : extrait d'un cahier de texte (environ trois séquences) début
de l'année de seconde à analyser dans la perspective de l'écriture. Là encore une
prestation très rapide (15 à 20 min). Attention, d'après ce que m'a dit mon jury,
l'entretien ne peut pas dépasser le temps de la prestation ...
Question de l'entretien : ouverture sur les autres aspects du dossier (lecture, ..) qui ne
figuraient pas dans mon libellé de sujet, définition (décloisonnement, aide
personnalisée ...), quelques reprises sur mon analyse pour préciser quelques points...et
enfin la question de vie scolaire : qui contrôle le cahier de texte ? j'ai répondu que
c'était le chef d'établissement (responsable de pédagogie dans son établissement) et
l'inspecteur mais je ne suis pas très sûre de ma réponse ..
remarques :
1) attention à la seconde, cela à l'air d'être le cheval de bataille de cette année :
mon homme est allé voir des EOD pendant que je passait l'et pour pouvoir me renseigner :
tout ce qu'il a vu portait sur la seconde
2) mieux vaut dire qu'on ne sait pas que de dire un truc dont on est pas sûr et de se
planter qar alors, ils appuient là où ça fait mal ...
3) le jury toujours aussi adorable que les deux précédents ...
Bref, ça m'étonnerait que je sois reçue mais les jury sont admis avec mention (même si
je les vais sans aucun doute les maudire dans 15 jours...c'est plutôt sympa de ne pas
êtyre traumatisée pour l'année prochaine)
J'espère que cela vous sera utile.
Bon courage à tous et M....E pour les suivants
à+
Myriam
Bonjour,
Ca va un peu mieux là... Donc récit des épreuves :
Anglais : The Great Gatsby, le jury était très sympa. L'entretien tournait autour d'un
point de vue que j'avais senti sans rentrer dans le détail. C'est un peu bizarre : on a
cette impression que ce qui sort n'est pas naturel. On a l'impression de baragouiner je ne
sais koi...
Etude de texte : HOOOOORRRRRREURRRRRRR
Rabelais le Tiers livre (connaissait un peu les 2 premiers......mais pas celui là,
passage obscur sur une histoire de planètes) ou Henri Michaux, le poème l'avenir.
Question de grammaire (incroyable!!!) faites les remarques nécessaires sur "des
immoncéphales glossés". Finalement j'ai dit que cela pouvait être deux
néologismes provenant de immonde et encéphales et glossés de glose. Le jury était ok
sauf pour glossés venant de GLOSS signifiant langue (gloser-glose / l'organe de la
langue, c'est tout de même pas si loin).
Sinon prestation assez courte (20 minutes)
Un des membres était ignoble : ni bonjour, ni aurevoir.... Il me plante sur quand
subordonnant (bien connu pour être adverbe ......). Difficile de dire le texte était
basé sur une douzaine de néologismes (sympa la lecture : mahahahahahmitrimitra : un
bonheur !!!. Discours et images presque indéchiffrables. Ma problématique était : la
vision apocalyptique du monde et sa déstruction en parallèle avec la destruction du
langage... impossible de me faire une impresion (mais quel con l'autre : cf.voir message
précédent).
Epreuve sur dossier : 2 projets pédagogiques de la classe de 5ème. question de vie
scolaire : quelles sont les fonctions d'un professeur principal...
Pendant cette épreuve, une auditrice qui est une régulière sur ce site était présente
et m'a été d'un très grand réconfort (merci, mais signale-toi j'ai oublié ton nom
!!!!!). Cela s'est mieux passé que l'étude de textes. Le jury était très gentil mais
l'entretien donne lieu à des surprises :
"Il y a des trous dans le projet pédagogique à certaines rubriques. Essayez de les
remplir", ou encore "outre le caractère ludique, quelle est la fonction de la
BD. Que facilite-t-elle dans le cadre de l'apprentissage de la narration (5 bonnes minutes
sur la BD).
Prestation : 22 minutes (encore une fois le premier dehors...)
Question civique : Le chevalier (j'ai dit qu'il respecter l'adversaire et qu'il y avait
une ouverture sur le respect d'autrui, mais elle a préféré dire qu'il défendait la
veuve et l'orphelin : inutile de préciser que tout le monde a souri y compris elle !!!).
Pour le reste il amène à approfondir l'analyse. Il y a eu un véritable dialogue je
pense... (Mais est on lucide ????)
Bref inutile de savoir si ça s'est bien passé, impossible même...
Mais entre les moments de panique et de joie, on vit de sacrées émotions, assurément
!!!!
Question : mes délibérations ont duré à chaque fois 15 minutes (l'horreur je voyais
tout le monde sortir puis rentrer au bout de 5 minutes)....
Qu'est-ce que peut signifier une si grande délibération??? C'est très très flippant
Snoopyves
Comme d'autres candidats fréquentant le forum,
j'ai décidé de tenir mon journal de bord lors de mon
séjour en Touraine.
J'étais convoqué le samedi 30 juin pour la réunion mais j'ai préféré arriver la
veille. J'étais à peine
entré dans le hall de la gare que des bénévoles de l'UNICEF m'ont intercepté pour
signer une
pétition. J'ai ensuite réussi à trouver la ligne de bus (au bout de 10 minutes).
Direction Parc
Grandmont et sa résidence universitaire boisée. J'ai posé mes affaires dans la chambre
au charme
désuet avant de découvrir émerveillé la cafétéria à l'ombre des grands arbres. Ce
soir-là, j'ai discuté
avec quatre candidats en provenance de Brest. C'est une des choses que j'ai appréciées
pendant ce
séjour que de pouvoir rencontrer des personnes de toute la France, sympathiques et sans
mauvais
esprit.
Le samedi matin, j'ai décidé d'aller faire les magasins au centre-ville. Chic, c'était
les soldes. J'ai pu
acheter ce que j'avais oublié: des tongs, un T-shirt + des B.D. et des bouquins sur la
peinture. Je me
suis offert également un succulent menu à l'auberge de Savoie dans le Vieux Tours.
Mais je passe directement à ce qui vous intéresse plus : les épreuves.
Explication de textes : convoc à 7 h 10.
Je dois préciser que, contrairement à d'autres candidats, j'ai eu de la chance au tirage
puisqu'on m'a
proposé une des oeuvres que j'espérais : LES CARACTERES (chap. "de la cour",
fragment 74).
Mon autre choix était un poème des CONTEMPLATIONS (I, 24 : "Elle était
déchaussée...").
J'ai soigné mon intro et ma conclusion en puisant dans l'appareil critique et la
préface. Pour
commencer, j'en ai cité la première phrase : "je rends au public ce que je lui ai
emprunté; il m'a donné
la matière de cet ouvrage", ce qui me permettait de montrer que La Bruyère se
présentait en simple
observateur. Enfin, je ne vais pas vous refaire toute mon explication mais sachez que ce
texte
adoptait la technique du regard extérieur chère aux philosophes du XVIIIème, ce qui
offrait une
ouverture aisée en conclusion.
La question de grammaire portait sur une partie de la première phrase de l'extrait : les
femmes
précipitent le déclin de leur beauté par DES ARTIFICES QU'ELLES CROIENT SERVIR A LEUR
BEAUTE. J'ai souligné que la structure me semblait aggrammaticale en FM mais fréquent
dans la
langue classique; j'ai indiqué la fonction : CC de manière du vb précipiter; j'ai
parlé de subordination
implicite (pas de conjonction) et inverse (parce que la cause était présentée après la
conséquence);
j'ai parlé de datif d'intérêt (servir à) grâce aux révisions faites la veille et
j'ai fini en précisant la
fonction stylistique que remplissait cette structure alambiquée. Le prof chargé de cette
question m'a
simplement demandé de remplacer "dans un petit exercice à trous" le verbe
croire par le verbe faire,
ce qui a laborieusement donné: des artifices dont elles pensent qu'elles serviront à...
et il m'a
interrogé sur la nature des changements engendrés (relative, complétive).
Dans cette commission 11, seule la jeune femme m'a posé des questions littéraires sur le
texte, en
cherchant parfois à me faire prononcer des mots simples comme "décadence" ou
"sauvage". Sinon,
elle m'a interrogé sur "l'esthétique de l'énigme dans les Caractères et la
littérature du XVIIeme" et
attendait une allusion aux jeux mondains dans les salons.
Globalement, ils ont été très courtois et une véritable discussion a pu s'engager.
Anglais: convoc à 14h10.
Un texte contemporain (1997) d'un certain Ian Mc Ewann. Il s'agissait d'un incipit de
roman jouant
avec les conventions de la narration. La première phrase était la suivante : The
begining is simple to
mark. Ensuite, un personnage-narrateur racontait une mystérieuse aventure en différant
les
informations importantes. La commission n°2 était composée d'une prof entre deux âges
et une plus
âgée qui ne montrait qu'un enthousiasme relatif, surtout quand j'ai attaqué par
"Setting and
characterization". Heureusement, ma seconde partie, consacrée au traitement du temps
l'a plus
intéressée, même si elle ne prenait pas de notes. Elle a commencé à hocher la tête
quand j'ai parlé
d'"analepsis", de "prolepsis" et de "metalepsis". Enfin,
j'ai terminé sur l'esthétique de la dérision et ma
conclusion a rappelé combien la distanciation vis à vis du récit était fréquente: de
Lawrence Sterne à
Italo Calvino en passant par Stendhal (hochement de tête de la prof) et James Joyce.
L'entretien a consisté en un approfondissement d'une remarque que j'avais faite sur le
narrateur qui, à
un moment se prenait pour une buse (sic) et observait les personnages de haut, ce que
j'avais
interprété comme une critique de la narration omnisciente.
Cette épreuve a été plus difficile dans la mesure où j'étais nerveux au début mais
rassurante ensuite
lorsque j'ai vu s'allumer une étincelle de vie chez la muette examinatrice.
Enfin, je disposais d'une journée pour réviser la didactique puisque je préparais à
14h10 lundi 2 juillet
(commission 11 je crois -trois hommes). Là aussi, j'ai eu de la chance puisqu'il
s'agissait d'un dossier
de lycée que je connaissais sur l'étude en oeuvre intégrale du Neveu de Rameau (oeuvre
que je
connaissais beaucoup moins bien). Heureusement, je savais qu'il s'agissait d'un manuel de
1ère, ce qui
n'était pas précisé dans le libellé. A l'IUFM, on nous avait bien précisé qu'ils ne
nous interrogeraient
pas sur le nouveau programme... Or, la prof de lycée qui m'a acceuilli pour le stage
m'avait prêté les
nouveaux spécimens qui vont être utilisés à la rentrée, et "Des textes à
l'oeuvre" de chez Hachette en
faisait partie. Bref, cela m'a fourni mon fil rouge, ma problématique : " je
démontrerai qu'il s'agit d'un
manuel de 1ère qui s'appuie sur les pré-requis de la nouvelle seconde puisque les
programmes
n'étaient pas encore sortis quand le manuel a été conçu". Cela m'a permis
d'échaffauder un plan
relativement cohérent : I. Les pré-requis de seconde II. La lecture de l'oeuvre
proposée par les
auteurs III. La pertinence des choix, des démarches et des objectifs.
Là encore, le jury a été courtois et une discussion intéressante s'est engagée sur ce
que j'avais trop
rapidement abordé. En revanche, j'ai été surpris par la question de vie scolaire: un
élève
hypocondriaque fait un malaise, que faites-vous? Je pensais que l'élève jouait la
comédie pour ne pas
assister au cours donc je l'envoyais avec le délégué chez l'infirmière mais il fallait
simplement appeler
un médecin.
Voilà dans les grandes lignes comment se sont passées les épreuves à Tours. J'ai eu de
la chance de
pouvoir donner la pleine mesure de l'expérience acquise lors des colles à la fac et
l'IUFM.
Cyrille
Malgré le fait que mes premiers
mots devant mon premier jury (épreuve de latin) furent "désolé, je n'ai pas
réussi à traduire la première phrase...", je reviens tout de même contente.
Pour les quelques-uns qui sont encore là, je donne quelques renseignements. J'ai
commencé par l'épreuve de latin, un extrait de l'Histoire de Rome de Tite-Live sur
Brutus, pas de commentaires... (de toutes façons, je n'en attendais rien...)
En explication de texte, j'ai eu le choix entre Giono, le Hussard sur le toit et Musset,
Lorrenzaccio, la première scène du premier acte. C'est ce que j'ai pris. Pour la
question de grammaire, j'ai eu la phrase "si elle ne vient pas, dites que je suis un
sot" et ce qu'ils attendaient était l'expression de l'hypothèse, même si des
élements sur les modes et le que les intéressaient. Lors de la réunion, on nous a bien
expliqué comment fonctionnait cette question : elle est sur 3 points, 1 point est donné
à l'identification, 1 autre à l'analyse plus large de la structure entière et 1 autre
pour donner par exemple toutes les valeurs d'un mot (notamment le mot souligné s'il y en
a un) : par exemple, que est une conjonction de subordination dans le texte, mais il peut
aussi être pronom relatif, etc.
En épreuve sur dossier, j'ai eu un peu de chance : un comparaison de trois manuels sur le
poème Ma bohème d'Arthur Rimbaud, sujet assez classique finalement. La question de vie
scolaire était assez banale aussi (ouf) : quelle note reçoit le professeur ?
Voilà, tout se passe très vite, c'est à peine si j'ai l'impression d'y être allée.
Pour les derniers à passer, bon courage, dites vous que tout est jouable. Le jury est
dans l'ensemble sympa et cordial. Mais ne vous fiez pas systématiquement à leur
attitude. Dans le jury de l'explication de texte, l'une suivait attentivement le texte et
prenait beaucoup de notes (elle seule a posé des questions), l'autre écoutait sans
regarder son texte et en notant très peu de choses et le troisième dormait
littéralement, renversé sur sa chaise et les yeux fermés. Par contre à l'épreuve sur
dossier, tous étaient très attentifs et ils ont tous posé une ou deux questions lors de
l'entretien. Maintenant, je m'en vais jouir d'un repos bien mérité et préparer ma
petite valise, cette fois pour des destinations plus agréables...
Mélanie.
Comme vous, je vais vous présenter mes oraux, un mot
suffira: horrible.
En anglais, un texte des années 1940, auteur que je ne connaissais pas, plutôt facile à
comprendre mais je n'ai pas su dire un mot d'anglais correct.
Etude de texte, lec hoix entre Madame Bovary ou Aragon ,le roman inachevé, que j'ai pris.
Pendant l'entretien le jury a repris point par point toute mon explication !!!La question
de grammaire, commenter " quel mal son corps ressent". Je n'ai rien eu à dire.
J'ai donné l'explication traditionnelle et un homme dans le jury m'a dit avec un sourire
en coin " y avait des problèmes à soulever, tant pis ! "
Pour le dossier, un extrait de manuel pour lycée concernant l'étude du rythme ne
poésie. Et là j'ai dit dans l'exposé le contraire de ce que les "jurés"
voulaient entendre, et ils ont vainement essayé de me faire comprendre et expliquer leur
point de vue.Qusetion de vie scolaire, dans quel cadre peut on faire chanter les élèves
? Ils attendaient que je parle des AA, ateliers artistiques.
Isabel
Salut tout le monde !
Quelques nouvelles de Tours, puisque j'en suis revenue, avant de pouvoir oublier un peu
tout ça...
Alors, dans l'ordre : la cité U : relativement bruyante, c'est vrai, et ma chambre
n'était pas super propre non plus. M'enfin, ça aurait pu être pire.
Le resto U : franchement, pas terrible ! Les gens :sympas, pour la plupart. J'ai fait
quelques connaissances, et l'ambiance était bonne.
Et enfin, les épreuves : mitigé, mitigé.
J'ai commencé par l'ET, avec la commission 9. Je suis tombée sur Ronsard, ou
L'éducation sentimentale, que j'ai choisie. Jury plutôt courtois, et de plus en plus
souriant tout au long de l'épreuve. Je me suis déchirée sur la question de grammaire
("se laissant aller au balancement des ressorts"), mais ils m'ont posé toutes
les petites questions nécessaires pour que je dise enfin ce qu'ils attendaient.Pour l'ET
en elle-même, je crois que ça a été plutôt bien.
Par contre, les deux épreuves suivantes ne se sont pas bien passées. En Anglais,
commission 7, texte de Virginia Woolf. 1 h ça m'a paru très court, surtout que le
paragraphe à traduire était difficile, et long. Alors j'ai baragouiné avec une bonne
part d'improvisation (à éviter).
Enfin, en Et, encore pire. une description de séquence, classe de 3 eme, sur le discours
argumentatif, accompagnée des textes supports de la séquence et d'un texte issu des
annales 0 du brevet, sans les questions qui allaient avec. Un peu bizarre, comme dossier.
Je crois que je ne les ai pas convaincus. La question de vie scolaire a été : que faire
en cas d'indiscipline notoire d'un élève.
La cerise sur le gâteau, c'est qu'en sortant, j'ai taxé une clope à... un examinateur,
en le tutoyant sans complexes ! faut dire qu'il était en baskets, non mais j'vous jure.
La honte.
Bref, en résumé, je crois qu'à moins d'une très bonne note en ET, je risque de revenir
l'an prochain. SNIFF !
Sinon, on m'avait prévenue contre le jury d'ED 9, en me disant qu'ils étaient
désagréables. En fait, j'ai trouvé que ça allait, et que vu ma prestation, ils avaient
été patients.
Carine.
Catherine.
Bonjour à tout le monde,
je rentre de Tours et j'aimerais raconter à mon "tour" mon séjour car il me
semble que les candidats de l'an prochain pourront y trouver bénéfice :)
Mon plan subtil était d'arriver deux heures (samedi) avant la réunion d'information
prévue à 17 h, pour pouvoir poser mes affaires à la cité U et me
"rafraîchir". Hélas, la tempête de la veille ayant grandement perturbé le
trafic, mon train a eu une heure de retard à Paris si bien que j'ai manqué ma
correspondance pour Tours. Lorsque j'ai enfin pu monter dans le premier train pour cette
ville mythique, j'ai eu la désagréable surprise de constater qu'il mettait presque 3
heures pour arriver là-bas et du coup, j'ai débarqué à 16h30 à la gare.
Leçon n° 1 : si tu viens de loin, prévois d'arriver la veille, on ne sait jamais
Après, vu l'heure, je me suis mis en quête d'un taxi. Mais, nouvelle mauvaise surprise,
aucun véhicule en tête de station ! Je téléphone angoissé à la compagnie et ils me
disent que c'est normal, qu'ils vont arriver... Bon, j'en dégotte finalement un. Ouf !
Leçon n°2 : le samedi, à Tours, les taxis sont rares et il faut se battre
Le taxi me débarque devant le lycée Grandmont, en nage, avec mon sac de voyage mais
heureusement, à temps. J'ai l'impression d'être un touriste (pourquoi est-ce toujours à
moi que ce genre de trucs arrive ?)
Remise des horaires de passage et la, nouvelle nouvelle surprise désagréable, je suis
convoqué dès le lendemain à 6h10 et connaissant ma vivacité d'esprit matinale, je
commence sérieusement à stresser.
L'aventure suivante consiste à rallier la résidence universitaire où une chambre est
censée m'attendre. "10 mn à pieds", qu'ils disaient... Peut-être, mais pas le
samedi, jour où le portail du lycée annexe est fermé et contraint à faire un long et
pentu détour. J'arrive à demi mort à la résidence.
Leçon n°3 : de bonnes chaussures de marche tu prévoieras
Après un repas bon marché mais médiocre à la cantine, quelques ultimes et inutiles
révisions, il est tant de dormir (je suis crevé). Malheureusement, les murs de la
résidence ne sont pas épais et certains à l'étage semblent incapables de fermer une
porte sans la claquer.
Leçon n°4 : reposé, tu arriveras, car n'escompte pas trouver du repos sur place.
Je passe les épreuves orales elles-mêmes du dimanche (ET + Anglais) tout à fait
ordinaires (même sans café du matin). Nous sommes à présent dimanche après-midi, je
n'ai plus que 4 cigarettes (avec tout ça, je n'ai pas eu le temps de faire de
provisions). Je me mets en marche pour essayer de trouver ma ration de clopes, je marche,
je marche (Cf. leçon n°3) dans un quartier complètement désert, rien n'est ouvert, pas
une âme qui vive... Finalement, je trouve l'hôtel du Parc qui ne vend, bien entendu, pas
de cigarettes mais où l'on m'informe qu'il me faudra aller à la gare pour espérer en
trouver. Tant pis pour les clopes !
Leçon n°5 : si tu es fumeur, bonne provision de cigarettes tu feras.
Lundi matin, enfin, je trouve un tabac d'ouvert. Je constate que je n'ai plus beaucoup
d'argent et qu'il serait bon de retirer quelques billets. Hélas, le distributeur du
supermarché local est inopérant, de même que celui de la résidence. Le plus proche
doit être à une centaine de kilomètres. Je me demande comment font les indigènes pour
survivre dans ce quartier. (et bien sûr, nous sommes lundi, tous les restau sont
fermés...) Résultat, je mangerai des biscuits Leclerc en guise de déjeuner et
conserverai mes 10 derniers et précieux francs pour le retour en bus (misère, misère).
Mais au moins je fumerai.
Leçon n°6 : suffisamment d'argent tu emporteras.
La dernière épreuve passée, je n'ai plus rien à faire jusqu'au lendemain. Que faire ?
Rien, dormir.
Leçon n°7 : si tu dois rester après tes épreuves, de la bonne lecture tu emporteras.
Mardi matin, je me réveille à l'aube (5h30), même en dormant, je devais m'ennuyer.
Filons de cet enfer. Re-même train omnibus ("Aqualys") insupportable vers Paris
et vogue la galère !
Leçon accessoire : si tu as les moyens, prend le TGV. Ne pas trop se plaindre tout de
même, un candidat de la Réunion m'a affirmé avoir payé son billet d'avion 8000 francs
!
K Ali
Je suis rentrée hier soir de Tours.
Soulagée, euphorique surtout d'avoir enfin évacuer tous ces stress. Passer dans les tous
premiers a aussi son avantage !
En revanche les questions d'ordre rhétorique
m'ont parues plus simples ; le jury ne m'a repris que sur quelques points ponctuels.
Apparemment la problématique et les axes étaient bons. Aucun sentiment de torture, de
cannibalisme condescendant.
Dans cette épreuve, seuls une parfaite
connaissance des IO et le bon sens priment. Ces questions qui, il y a trois ans
m'avaient parues incompréhensibles, m'ont paru cette fois-ci faciles. Je ne vois pour
explication que le fait que j'enseigne depuis deux ans. Cette expérience m'a permis
d'improviser des conclusions non faites, des intros mal préparées, des développements
déficients. Elle m'a également offert beaucoup plus d'assurance à l'oral.
Surtout, je comprenais la finalité de leurs questions qui, derrière l'apparence de
relevés techniques, ont en réalité, je crois, des visées très pratiques.
BILAN
De manière générale je suis assez
satisfaite du résultat.
A noter la courtoisie des jurys (inattendue
!) Apparemment - ce ne sont que des bruits de couloirs - ils y aurait eu des plaintes
l'année dernière. Les abus ont dû être rectifiés. On ouvre des postes..enfin !
Il y a aussi le fait d'être passée parmi les premiers : les jurys sont encore
frais, donc plus patients. Ne pas craindre donc les représailles ou les relativiser.
Je modalise cependant : j'ai moi-même acquis
beaucoup plus de rigueur, d'assurance et de bon sens . Pour y avoir été une fois, je
savais quel type de questions me serait posé. Si les entretiens ce sont bien passés
c'est peut-être aussi parce qu'ils ne m'ont pas repris sur les problématiques centrales,
juste quelques points de détails. C'est dès lors plus facile à gérer que de se faire
totalement réorienter.
Je
confirme cependant une chose qui n'a pas changé depuis 3 ans :
J'ai passé un CAPES de rhétorique, de
linguistique, et de technique mais pas Un CAPES de LETTRES !!!
Amélie.